C'était avec enthousiasme que nous avions vu les remparts de la ville défilés sous nos yeux, en regrettant de ne pas faire halte.
Et cette année, de retour au Tessin par un hasard extraordinaire, nous n'allions pas repartir sans en découvrir la capitale, dont les tours, la muraille et les châteaux sont inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO comme "complexe défensif fortifié unique en son genre, construit dans le but de contrôler les voies de communications entre le nord et le sud des Alpes."
Les villes actuelles qui se développent à l’extrême et qui font fi des structures du passé me déçoivent souvent au premier abord; puis c'est la recherche et la découverte de ce passé qui m'attire car il ressurgit là où il faut, interpellant le visiteur, l'obligeant à aller au-delà de sa vision primaire et à rechercher dans les lignes et les emplacements de certains édifices, les clés de l'histoire... qu'il s'agisse de celle d'un pays, d'une région ou d'une vallée.
Les origines de Bellinzona se perdent presque dans la nuit des temps mais on sait que les premiers habitants s'installèrent sur le grand rocher de granit de Castelgrande au néolithique.
A l'époque romaine la ville constituait une imposante ligne de défense protégeant les lombards des francs. Le Moyen Age la vit sous la domination de rois, empereurs et évêques puis finalement sous la souveraineté des Visconti et des Sforza, ducs de Milan.
Au travers des dominations et alliances européennes, Bellinzona devint le bastion méridional des cols alpins, une situation qui la lança dans une ère de prospérité. En 1500, la ville passa sous domination helvétique.
Il faudrait la survoler pour avoir une idée de son importance stratégique, à moins de découvrir cette reproduction de Silvano Gilardi dont le nom "Reminiscenza di splendore" nous permet de comprendre pourquoi la ville devint la clé des Alpes et la porte de la Lombardie.
Reminiscenza di splendore - Silvano Gilardi 1992 |
Si la ville attire par sa douceur de vivre, avec ses rues piétonnes, ses terrasses et le témoignage de son passé aristocratique, il ne faudra pas manquer de revivre également l'histoire en montant à l'assaut de trois châteaux, Castelgrande, Montebello et Sasso Corbaro dont les portes ouvertes accueillent le visiteur toute la journée.
Aujourd'hui les pelouses vertes tapissent le chemin des murailles, les vignes couvrent les pentes qui descendent vers le bas de la ville.
Asseyons-nous à la terrasse d'un café ou sous un arbre, à l'abri des regards et des bruits pour entendre battre le pouls de cette ville enchanteresse...
... à suivre